NOTES

 

Juste Lipse (1547-1606), philologue, philosophe et historien, se convertit au luthérianisme avant de revenir au catholicisme. Hugo combine trois sources.

-« Depuis ce dernier changement, il eut toujours une dévotion particulière à la Sainte Vierge. Il écrivit l'Histoire de Notre-Dame de Hall comme on l'aurait écrite dans les siècles de la plus crasse ignorance. Il adopta, sans examen, les fables les plus ridicules, les traditions les plus incertaines. Il consacra sa plume vénale à cette chapelle. [...] Juste Lipse ordonna à son épouse en mourant d'offrir sa robe fourrée de professeur à l'autel de la Vierge de Saint-Pierre de Louvain. » (Chaudon et Delandine, Dictionnaire, article Juste LIPSE).

-Moreri est moins sévère et le legs, non d'une robe fourrée mais d'une plume, vient de lui: « Entre toutes ses vertus, la dévotion qu'il avait pour la sainte Vierge et son zèle pour la véritable religion sont son plus bel éloge. [...] Juste Lipse écrivit l'Histoire de Notre-Dame de Hall, et il appendit près de la statue de la sainte Vierge une plume d'argent, comme reconnaissant que c'était sous sa protection qu'il avait entrepris d'écrire et qu'il s'en était acquitté si glorieusement. »

-Mais nous n'avons pas retrouvé par quel(s) intermédiaire(s) Hugo sait que Juste Lipse explique, dans son édition commentée des oeuvres, la longue absence de Rome de Tacite par le souci de sa liberté et de son repos. La question est d'ailleurs controversée mais il est très improbable que Tacite ait été exilé par Domitien qui n'avait nullement entravé sa carrière politique, bien au contraire, au moins au commencement de son règne. Lorsque Domitien meurt, Tacite est à Rome et sénateur.

Les développements de Hugo consacrés aux empereurs romains s'apprécient plus exactement si l'on garde à l'esprit que l'historiographie de l'Empire romain est un important enjeu idéologique durant tout le Second Empire et jusqu'au milieu du XX° siècle. Louis-Napoléon Bonaparte n'y était pas pour rien qui, un an après William Shakespeare, fait publier sous l'autorité de son nom une volumineuse Histoire de Jules César à laquelle avait collaboré Victor Duruy.